Une étude pilote jette un nouvel éclairage sur les maladies neurodégénératives
Une nouvelle étude a permis de mieux comprendre les mécanismes qui sous-tendent les maladies neurodégénératives, en particulier les synucléinopathies telles que la maladie de Parkinson (MP) et la démence à corps de Lewy (DCL). Menée par un consortium de chercheurs de différentes universités européennes (Bordeaux, Madrid, Barcelone et Murcie), cette étude démontre la toxicité des extraits dérivés de patients, leur potentiel de propagation dans le cerveau, et offre un nouveau modèle de primate pour la DCL.
L’agrégation de la protéine α-synucléine (α-syn) est un facteur essentiel des synucléinopathies, qui touchent à la fois les humains et les primates non humains. Cette étude s’est attachée à comprendre la progression de la pathologie α-syn. Elle a révélé que les injections mésencéphaliques de corps de Lewy (LB) chez les primates non humains entraînaient une perte neuronale préfrontale généralisée, une inflammation préfrontale et une immunoréactivité d’une des formes pathologiques de l’α-syn (pSyn) un an après l’administration intracorticale. Cette pathologie du cortex préfrontal s’est accompagnée d’une accumulation de pSyn dans le noyau caudé, mais pas dans le putamen, ce qui indique un modèle unique de pathologie et une altération de la fonction dopaminergique striatale. L’étude a également mis en évidence la propagation de la pathologie α-syn du cortex au striatum chez les primates non humains, reflétant les aspects de la DCL.
L’un des principaux auteurs, Dr. Benjamin Dehay, a noté que « si cette étude pilote de validation du concept est encourageante, des questions en suspens attendent d’être étudiées sur un plus grand nombre d’animaux. L’un des aspects devrait inclure l’injection de fractions LB corticales pour observer la vulnérabilité cellulaire variable et le potentiel pour des effets pathologiques plus prononcés tout en gardant les animaux plus longtemps. Ces résultats pourraient permettre de mieux comprendre la propagation de la pathologie et la toxicité de l’α-synucléine chez une espèce proche de l’homme et le rôle du cortex préfrontal dans la pathologie LB ».
Dans l’ensemble, les résultats de l’étude soulignent l’importance des primates non humains en tant que banc d’essai crucial pour la compréhension des synucléinopathies en raison de leurs similitudes en matière d’anatomie cérébrale et de fonction humaine. La recherche ouvre la voie à une compréhension plus approfondie des mécanismes qui sous-tendent la mort cellulaire induite par l’α-synucléine, dans le but d’identifier des biomarqueurs permettant d’améliorer le diagnostic des patients et les interventions thérapeutiques dès les premiers stades de ces maladies dévastatrices.
Les équipes des docteurs Bezard & Dehay, Obeso, Vila et Herrero restent déterminées à faire progresser les connaissances dans le domaine des maladies neurodégénératives, et cette étude pilote représente une étape importante pour percer les mystères des synucléinopathies.
Référence de l’article
Teil M, Dovero S, Bourdenx M, Arotcarena ML, Darricau M, Porras G, Thiolat ML, Trigo-Damas I, Perier C, Estrada C, Garcia-Carrillo N, Herrero MT, Vila M, Obeso JA, Bezard E#, Dehay B#. (2023)
Cortical Lewy body injections induce long-distance pathogenic alterations in the non-human primate brain.
NPJ Parkinsons Dis. 2023 Sep 19;9(1):135.
doi: 10.1038/s41531-023-00579-w
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Mise à jour: 03/11/23