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Avec Aline Desmedt, Chercheuse, Neurocentre Magendie
Dans le trouble de stress post-traumatique (TSPT), le sujet revit de manière incontrolable et récurrente l’événement traumatique (hypermnésie émotionnelle), mais en parallèle il ne parvient pas à se souvenir consciemment de certains détails, en particulier contextuels, du trauma (amnésie contextuelle). Certains cliniciens ont suggéré que cette amnésie contextuelle du trauma serait responsable de la formation et de la persistence de l’hypermnésie émotionnelle. Nous avons validé cette hypothèse chez l’animal en montrant en premier lieu que lors d’un stress, l’induction d’une amnésie contextuelle (par inhibition de l’hippocampe) est à l’origine du développement d’une mémoire traumatique. Réciproquement, la formation d’une bonne mémoire contextuelle du trauma (par stimulation de l’hippocampe lors du trauma) prévient la formation d’une mémoire traumatique. Enfin, après développement d’une mémoire traumatique, la réactivation du souvenir traumatique dans le contexte traumatique original permet une re-contextualisation du trauma et traite ainsi cette mémoire pathologique en supprimant l’hypermnésie émotionnelle. En conclusion, le rappel conscient et contextualisé du trauma permet une reprise de contrôle sur l’événement traumatique en l’assignant à son contexte d’origine. Cette contextualisation du trauma normalise donc la mémoire en supprimant l’hypermnésie émotionnelle caractérisant ce trouble psychiatrique. Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives de traitement du TSPT basées sur la contextualisation du trauma et les mécanismes hippocampiques qui la sous-tendent.
Animé par Dr. Franck Burglen, Neurocentre Magendie
Conférence organisée dans le cadre de la « Semaine du cerveau »