Lieu : Neurocentre Magendie – salle de conférence
Rebecca Hekking
Equipe Oliet, Neurocentre Magendie
Thèse dirigée par Aude Panatier
Titre
Identification du rôle des vésicules extracellulaires d’origine astrocytaire au cours de la transmission synaptique et de la plasticité synaptique à long terme
Abstract
Le fonctionnement du cerveau repose sur le transfert d’informations de neurone en neurone au niveau de la synapse. Ce transfert d’informations n’est pas immuable et une synapse peut être potentialisée ou inhibée. Des travaux réalisés ces 20 dernières années ont notamment identifié les astrocytes, un type de cellule gliale, comme des partenaires clefs des neurones capables de réguler la transmission synaptique. Plusieurs voies de signalisation permettent aux astrocytes d’influencer le fonctionnement des synapses. Cependant, il existe une autre voie, encore peu explorée, qui pourrait participer à la régulation de la transmission synaptique par les astrocytes : la libération de vésicules extracellulaires.
Les vésicules extracellulaires (VE) sont de petites particules délimitées par une membrane et qui contiennent des molécules bioactives telles que des protéines, des acides nucléiques et des lipides. La plupart des types cellulaires produisent ces vésicules, qui leur permettent d’échanger des composants avec d’autres cellules plus ou moins distantes. L’objectif de cette thèse est d’identifier si les vésicules extracellulaires libérées par les astrocytes jouent un rôle clef dans la régulation de la transmission et de la plasticité synaptique. Pour répondre à cette problématique, nous avons imaginé deux approches complémentaires.
Dans un premier temps, nous avons isolé les VE sécrétées par des astrocytes in vitro afin d’en étudier les conditions de libération et le contenu. Nous avons montré d’une part qu’une stimulation avec de l’ATP induit une augmentation de la quantité de petites VE libérées par les astrocytes sur une période de 30 minutes. De plus le contenu en microARN des VE libérées est modifié par cette même stimulation à l’ATP. Une analyse bioinformatique des cibles de ces microARNs nous a permis de prédire que ce changement de contenu pourrait affecter, entre autres, les voies de signalisation régulant la transmission synaptique dans les cellules réceptrices. Ces modifications semblent être spécifiquement induites par l’ATP, car une exposition auglutamate, un neurotransmetteur excitateur, ou au GABA, un neurotransmetteur inhibiteur, ne modifient
pas la quantité de petites VE libérées par les astrocytes en l’espace de 30 minutes.
Dans un deuxième temps, nous avons étudié l’implication des VE d’origine astrocytaire dans la transmission synaptique in vivo. Pour cela, nous avons créé un virus ciblant spécifiquement les astrocytes de la souris adulte et utilisant l’enzyme Cas9 afin d’invalider un gène impliqué dans la biogénèse des petites VE. Grâce à cet outil, nos résultats préliminaires montrent que l’inhibition de la libération de petites VE d’origine astrocytaire altère la plasticité synaptique dans l’hippocampe de souris mâles.
En conclusion, nos résultats suggèrent que les petites vésicules extracellulaires libérées par les astrocytes pourraient effectivement être impliquées dans la régulation de certaines formes de plasticité synaptique, et qu’il serait intéressant d’explorer d’avantage cette voie de recherche.
Mots-clefs : Système CRISPR-Cas9, Electrophysiologie, Astrocyte, Vésicule extracellulaire, Plasticité synaptique à long terme, Transmission synaptique
Jury
– Mme PANATIER, Aude – DR – Université de Bordeaux – Directrice de thèse
– Mme ESCARTIN, Carole – DR – Université Paris Saclay – Rapporteure
– M. LEFEBVRE, Christophe – PR – Université de Lille – Rapporteur
– Mme MALNOU, Cécile – PR – Université de Toulouse – Examinatrice
– M. DELPECH, Jean-Christophe – CR – Université de Bordeaux – Examinateur
– M. FAVEREAUX, Alexandre – DR – Université de Bordeaux – Invité