Lieu de la soutenance : Centre Broca Nouvelle-Aquitaine – salle de conférences
Essi Byiong
Nutrition, memory and glucocorticoid
Nutrineuro
Directeurs de thèse : Frédéric Calon (Québec, Canada) et Véronique Pallet (Bordeaux, France), thèse en cotutelle.
Titre: Stratégie de prévention de la maladie d’Alzheimer : Étude du rôle de la vitamine A.
Résumé
La vitamine A (VA), ou rétinol, est une molécule essentielle au maintien des processus neurobiologiques qui sous-tendent la mémoire tout au long de la vie, grâce à sa forme active, l’acide rétinoïque (AR). Des données indiquent qu’un affaissement de la signalisation cérébrale de l’AR se produit au cours du vieillissement, lié à des perturbations de mémoire. Cet affaissement de la signalisation de l’AR a également été associé à l’accumulation dans le cerveau de peptides amyloïdes-β (Aβ). Or, l’accumulation de ces peptides et l’hyperphosphorylation anormale de la protéine tau sont les deux lésions caractéristiques de la maladie d’Alzheimer (MA).
Ainsi, nous avons formulé l’hypothèse qu’une diminution de l’activité de la signalisation de l’AR dans le cerveau au cours du vieillissement favorise le développement des lésions caractéristiques de la MA, et contribue au développement de la maladie. L’objectif était donc d’évaluer si une supplémentation nutritionnelle en VA au cours du vieillissement, en maintenant une activité optimale de la signalisation cérébrale d’AR, pouvait prévenir la mise en place des lésions caractéristiques de la MA chez deux modèles murins complémentaires de la MA (premier modèle : injection intra-cérébro-ventriculaire aiguë de peptides Aβ25-35; deuxième modèle : la souris transgénique 3xTg-AD).
Le régime enrichi en VA a permis de préserver la mémoire hippocampe-dépendante des deux modèles de la MA. Pour le modèle d’injection, les mécanismes sous-jacents n’ont pas pu être déterminés de façon univoque mais impliquent une augmentation, par la VA, de la production hippocampique d’AR. Pour le modèle 3xTg-AD, la quantité cérébrale de peptides Aβ produits variait négativement avec l’expression cérébrale des récepteurs de l’AR, qui témoignent de l’activité de sa voie de signalisation. De plus, la supplémentation en VA a permis d’atténuer la production hippocampique de peptides Aβ et l’hyperphosphorylation de tau chez les mâles, mais a aggravé la pathologie amyloïde des femelles, sans affecter leur pathologie tau.
Ainsi, nos travaux renforcent l’idée que le maintien d’un bon statut en VA, par voie nutritionnelle au cours du vieillissement, est une stratégie de prévention de la MA à considérer pour le sexe masculin. Cependant, pour les femelles, une stratégie alternative à l’intervention nutritionnelle devrait être envisagée.
Mots clés : Vieillissement, Maladie d’Alzheimer, vitamine A, acide rétinoïque, prévention, approche nutritionnelle.
Jury
– Valérie Enderlin (rapporteur), Professeure, Institut des neurosciences, Neuro-PSI (CNRS), Paris.
– Wojciech Krezel (rapporteur), Professeur, Laboratoire IGBMC (CNRS), Strasbourg.
– Laurent Givalois (examinateur), Chercheur, Laboratoire MMDN (INSERM), Montpellier.
– Stéphanie Dudonné (examinateur), Chercheure, Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval, Québec.
– Guillaume Ferreira (invité), Directeur de recherche, Laboratoire NutriNeuro (INRA), Bordeaux.
– Frédéric Calon (co-directeur), Professeur, Faculté de Pharmacie de l’Université Laval, Québec.
– Véronique Pallet (co-directrice), Professeure, Laboratoire NutriNeuro (INRA), Bordeaux.