Projet inderdépartements “Neuromythes : neurosciences et société”
Vous êtes membre du département Bordeaux Neurocampus ou CHANGES ? Participez au projet inderdépartements “Neuromythes : neurosciences et société”
La pandémie de CoViD-19 a mis en évidence de manière aiguë la nécessité de la clarté et de la nuance lors de la communication des résultats scientifiques au public. Cette exigence, qui devrait aller de soi, est aujourd’hui mise à mal par des mécanismes éditoriaux et médiatiques qui conduisent des scientifiques ou des personnalités publiques à recourir à des simplifications excessives et, parfois, à des caricatures pour présenter ces résultats.
Les différents domaines des neurosciences et de leurs applications sont particulièrement propices à ces biais de présentation, comme en attestent les travaux sur les publications scientifiques et leur diffusion dans les médias. Une affirmation ou un résultat de recherche fragile (non répliqué, avec une puissance statistique faible, etc.) présentant un attrait intuitif particulier rencontre une opinion populaire ou plausible, et elle est bientôt consolidée dans les discours comme un résultat fondé, même si elle a été démentie ou si elle demande à être investiguée plus avant. Ainsi, des croyances erronées sur le fonctionnement du cerveau ont acquis ce statut paradoxal de « neuromythes » et continuent à être entretenues par le public alors que les scientifiques savent qu’elles sont fausses ou caricaturales (nous n’utilisons que 10% des capacités de notre cerveau, nos styles cognitifs dépendent de la dominance d’un hémisphère cérébral, « l’effet Mozart », etc.).
Pour le public – comme pour les chercheuses et chercheurs en sciences humaines et sociales souhaitant explorer les zones de rencontres de leurs disciplines et des neurosciences – distinguer l’état effectif des connaissances en neurosciences des neuromythes est une nécessité épistémique. Symétriquement, certains neuromythes demandent à être corrigés du point de vue des sciences humaines et sociales dans la mesure où ils prétendent déterminer une action efficace dans une contexte social non contrôlé expérimentalement…
Le projet interdépartemental « Neuromythes : neurosciences et société » vise à associer des chercheurs et chercheuses du département NEUROCAMPUS et du département CHANGES de l’université de Bordeaux afin de construire une ressource croisée (lorsque c’est possible) à destination des communautés scientifiques et du grand public sur ces neuromythes.
Nous faisons donc appel à vos contributions pour constituer cette base de ressources qui donnera lieu à l’élaboration d’un site web dédié qui pourra être utilisé comme outil de communication vers un public de non spécialistes cherchant une information scientifique abordable mais fondée sur un état actuel des connaissances dans les champs des sciences humaines et sociales et des neurosciences.
Nous avons retenu quelques neuromythes pour base de départ du projet, mais il est possible d’enrichir ces propositions si vous avez identifié un Neuromythe qu’il vous tient à cœur de déconstruire :
- Le cortex silencieux (Nous n’utilisons que 10% de notre cerveau dans notre activité cognitive normale).
- Dominance hémisphérique cérébrale et style cognitif
- Effet Mozart (L’écoute quotidienne de musique classique (singulièrement de Mozart) améliore les capacités cognitives des sujets).
- Tout se joue avant trois ans / les périodes critiques
- La consommation de sucre produit un déficit d’attention et une hyperactivité chez les enfants..
- Environnement enrichi et capacité cérébrale.
- Styles d’apprentissages (Vester 1998 Thinking, Learning, Forgetting)
- Mythes autour du multilinguisme (la connaissance acquise dans une langue est inaccessible dans une autre langue, la langue native doit être bien maîtrisée avant l’apprentissage d’une autre langue, apprendre deux langues procure un avantage cognitif)
- Cerveau tri-unique et dominance de la prise de décision rationnelle / émotionnelle.
- L’intelligence et la réussite scolaire sont fixées génétiquement
- Le sexe des cerveaux
- La pratique des jeux vidéo violents rend les enfants plus violents
- On peut muscler son cerveau à l’aide de média numériques / Brain-training
- L’exercice physique améliore l’apprentissage
- La dopamine est l’hormone du plaisir/de la récompense
- La sérotonine est l’hormone du bonheur
- La stimulation cérébrale électrique améliore les capacités d’apprentissage.
- Stimulation transcranienne et sommeil
Toutes vos demandes et propositions complémentaires sont les bienvenues…
Le format des contributions attendues est un format court (5000 caractères maximum) et on limitera le nombre de références scientifiques à 5 maximum. Ces contributions peuvent relever des neurosciences seules ou des sciences humaines et sociales seules ou être co-rédigées. Le lectorat visé est un lectorat de non spécialistes, il est donc nécessaire de faire un effort de vulgarisation (du type des articles courts de The conversation).
Les propositions de contributions sont à signaler via le formulaire ci-dessous d’ici le 15 octobre 2021, une fois la liste des contributions arrêtée, les auteur.e.s auront jusqu’au 30 novembre pour les rédiger.
Nous prendrons ensuite le relai pour les compiler sous la forme d’une page web qui sera enrichie d’illustrations réalisées par des étudiant.e.s du master illustration du département des arts de l’université Bordeaux Montaigne. Ce site devrait ouvrir début janvier 2022.
Merci pour vos contributions à ce projet à la croisée de la médiation scientifique et de l’animation interdisciplinaire de la recherche.
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A propos du projet Inter départemental Neuromythes
Départements engagés : Changes (Dir. Eric Macé, PU Sociologie Centre Emile Durkheim) et Bordeaux Neurocampus (Dir. Nathalie Sans, DR INSERM, Neurocentre Magendie)
Unités de recherches porteuses : Institut des Maladies Neurodégénératives UMR 5293, CNRS—Université de Bordeaux (Equipe Neurosciences, Humanités et Société) et Sciences, Philosophie, Humanités (EA 4574, Université de Bordeaux – Université Bordeaux Montaigne)
Porteurs scientifiques : Boris Urbas (MCf Sciences de l’information et de la communication), Thomas Boraud (DR Neurosciences IMN) et Cédric Brun (MCf, Philosophie des sciences, SPH et IMN) pour la coordination opérationnelle.
Partenaires opérationnels : Chargé de communication du département Bordeaux Neurocampus, Arnaud Rodriguez.
Pour plus de détails vous pouvez contacter le coordinateur du projet
Last update 05/10/21