Lieu : Neurocentre Magendie – salle de conférence
Après avoir obtenu une licence et une maîtrise de Biologie Cellulaire et Physiologie à l’Université Bordeaux 2, j’ai réalisé que la compréhension du fonctionnement des synapses était un élément clé pour figurer comment l’information est transmise dans le cerveau. J’ai donc intégré en Septembre 2002 le laboratoire du Dr. Dominique Poulain (unité INSERM 378, Neurobiologie Morphofonctionnelle) afin d’y réaliser mon stage de DEA en Neurosciences et Neuropharmacologie, sous la supervision du Dr. Stéphane Oliet. Ce laboratoire travaillait principalement sur la plasticité d’un système neuroendocrinien, le système hypothalmo-neurohypophysaire, impliqué dans plusieurs fonctions essentielles pour notre organisme. Au cours de mon DEA, j’ai caractérisé le sous type de récepteur métabotropique du glutamate impliqué dans la régulation de l’efficacité de la transmission synaptique glutamatergique et GABAergique dans le noyau supraoptique.
Très rapidement, au contact du Dr. Stéphane Oliet et du Dr. Dionysia Theodosis, j’ai réalisé que pour mieux appréhender la transmission cérébrale, il fallait intégrer un partenaire qui était jusque-là ignoré : l’astrocyte. J’ai donc décidé de réaliser ma thèse (Septembre 2003- Décembre 2006) sous la direction du Dr. Stéphane Oliet. Nous avons tout d’abord démontré que l’efficacité de la transmission synaptique glutamatergique pouvait être augmentée ou diminuée de manière persistante dans le noyau supraoptique, comme c’est le cas dans d’autres structures comme l’hippocampe. Ces phénomènes de plasticité synaptique à long terme sont dépendants de l’activation des récepteurs postsynaptiques glutamatergiques de type NMDA. L’activation des récepteurs NMDA requiert la liaison concomitante de deux ligands, le glutamate sur le site de liaison du glutamate et un coagoniste, la glycine ou la D-sérine, sur le site de liaison glycine. Nous avons montré que la D-sérine, synthétisée par les astrocytes du noyau supraoptique était le seul ligand endogène du site glycine des récepteurs NMDA dans cette structure chez l’adulte. Nos travaux ont ainsi permis de démontrer que les astrocytes, en libérant la D-sérine, contrôlent l’activité des récepteurs NMDA et par conséquent la plasticité synaptique à long terme.
A la fin de ma Thèse, la vision classique stipulait que les astrocytes étaient capables de détecter l’activité synaptique uniquement lorsque celle-ci était importante et impliquait l’activation simultanée de plusieurs synapses. Cependant, comme j’ai montré au cours de mes travaux de doctorat que les astrocytes contrôlaient l’activité des récepteurs NMDA dans des conditions de transmission synaptique basale, à la fin de ma thèse j’étais convaincue que la communication entre les astrocytes et neurones pouvait se faire en réponse à des niveaux d’activité synaptique très faibles. En Janvier 2007, j’ai donc intégré le laboratoire du Pr. Richard Robitaille, de l’Université de Montréal (Montréal, Canada), un des leaders internationaux dans le domaine des interactions entre les neurones et les cellules gliales. Les travaux que j’ai réalisés sous sa direction ont permis de révéler pour la première fois que les astrocytes étaient capables de détecter l’activité de synapses individuelles et de moduler en retour leurs fonctions.
Afin de mieux comprendre le rôle des astrocytes dans la transmission synaptique, nous devons mieux apprécier l’interaction morphologique de l’élément astrocytaire avec les éléments neuronaux de la synapse. C’est pour répondre à cette problématique que j’ai réalisé une dernière année de post-doctorat (Juin 2011- Septembre 2012) dans les équipes du Dr. Stéphane Oliet (Neurocentre Magendie) et du Pr. Valentin Nägerl (IINS, Bordeaux), un spécialiste de la microscopie super-résolutive (STED).
En Octobre 2012, j’ai été recrutée au sein du Centre National de la Recherche Scientifique, dans le groupe Relations glie-neurone dirigé par le Dr. Stéphane Oliet, au Neurocentre Magendie. Le but de mes travaux est de mieux comprendre comment un astrocyte, en interaction étroite avec plus de 100 000 synapses, est capable de réguler de manière adaptée toutes les synapses avec lesquelles il interagit. De plus, sur la base de ces travaux j’essaie de comprendre si une modification de l’interaction astrocyte-neurone serait impliquée dans certaines pathologies du cerveau.
Jury
- Mme Nathalie ROUACH, DR INSERM, Collège de France, Paris (Rapporteur)
- Richard ROBITAILLE, Professeur, Université de Montréal, Montréal, Candada (Rapporteur)
- Luc PELLERIN, Professeur associé, Université de Lausanne, Suisse (Rapporteur)
- Charles BOURQUE, Professeur, McGill University, Canada (Examinateur)
- Etienne AUDINAT, DR CNRS, Institut de génomique fonctionnelle, Montpellier (Examinateur)
- M. Stéphane OLIET, DR CNRS, Neurocentre Magendie, Bordeaux (Examinateur)