Décès de Jean-Marc Orgogozo
Jean-Marc Orgogozo, directeur de la Fédération Bordeaux Neurocampus de 2011 à 2014, est décédé mercredi 9 février, à l’âge de 73 ans. Il avait été conseiller régional d’Aquitaine en charge de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation entre 2004 et 2010.
Diplômé en médecine nucléaire, en neuropsychologie et en psychiatrie, Jean-Marc Orgogozo était reconnu mondialement pour ses travaux sur le vieillissement cérébral, les accidents vasculaires cérébraux et les maladies neurodégénératives. Il a été chef du service de neurologie et chef du Pôle des neurosciences cliniques au CHU de Bordeaux entre 1982 et 2015.
« C’est notamment sous son impulsion et grâce à son travail que deux dossiers majeurs ont pu être portés et aboutir : le Neurocampus à Bordeaux – dont il fut le directeur de 2011 à2014 – et l’IHU-Liryc* à Pessac. Homme brillant d’une curiosité infatigable et d’une grande culture, Jean-Marc Orgogozo a connu un parcours exceptionnel et n’a au fond jamais cessé de chercher. Il se penchait notamment depuis quelques années sur l’autisme, jugeant que la recherche demeurait insuffisante sur cette maladie. Je salue ses nombreux travaux, sa passion et sa mémoire, et adresse ma sympathie à tous ses proches », déclare Alain Rousset, président du Conseil régional
Jean-François Dartigues, neurologue au CHU de Bordeaux et professeur de santé publique à l’université de Bordeaux, a bien connu Jean-Marc Orgogozo. Ensemble, ils ont constitué les cohortes 3C et Paquid. Il témoigne : « Il avait la grande qualité de savoir promouvoir la recherche, et la recherche bordelaise notamment. » .
Jean-Marc Orgogozo, rappelle-t-il, était l’un des rares français connus dans le monde sur le sujet de l’AVC et d’Alzheimer. Il a donné une véritable impulsion pour l’évaluation des traitements médicamenteux et a été l’un des leaders européens pour la mise en place d’essais thérapeutiques, depuis leur montage jusqu’à leur publication. Il a notamment été l’un des pionniers sur les traitements anti-amyloïdes.
Jean-Marc Orgogozo a également travaillé sur la question des facteurs de risques sur Alzheimer, notamment les facteurs nutritionnels. C’est encore à Bordeaux qu’il a travaillé avec Serge Renaud – le père du « French paradox » – sur les liens entre nutrition et pathologies vasculaires cérébrales d’une part et nutrition et Alzheimer d’autre part.
« Ses travaux ont été décisifs dans ces deux domaines », insiste le prof. Dartigues. « Et n’oublions pas que c’était un grand médecin. Pas assez reconnu à la fin de sa vie, il avait malheureusement très mal vécu son passage à la retraite. »
Bernard Bioulac, professeur émérite à l’Université de Bordeaux et Membre de l’Académie nationale de Médecine, a dirigé l’Institut de Neurosciences de Bordeaux de 2003-2009, devenu Bordeaux Neurocampus. Il évoque son ami et collègue : “C’est une réelle tristesse, Jean-Marc Orgogozo est parti trop tôt. Notre amitié est ancienne. Elle remonte pour le moins au clinicat. Je me souviens de ses explications brillantes quand il abordait des sujets comme « l’alexie sans agraphie » ou « les fonctions de l’aire motrice supplémentaire » qu’il avait décryptées avec l’école scandinave… Mais, surtout, nous partagions l’idée que clinique et recherche étaient indissociables. Ainsi avons-nous été complices pour défendre le projet de Neurocampus auprès de l’Exécutif Régional. Sa position de conseiller régional et de neurologue visionnaire y contribua grandement. Cette opération exemplaire place aujourd’hui Bordeaux dans l’excellence international.”
Enfin Christophe Mulle, qui a lui aussi dirigé Bordeaux Neurocampus, lui rend également hommage : « Nous avons travaillé ensemble pour Bordeaux Neurocampus, et j’ai beaucoup apprécié son ouverture d’esprit et la diplomatie dont il a fait preuve pour contourner les difficultés, et maintenir le cap de Bordeaux Neurocampus dans sa progression comme centre d’excellence en neurosciences. Depuis sa retraite sur la côte basque, il nous appelait régulièrement pour avoir des nouvelles de cette belle aventure à laquelle il a grandement participé. C’est avec une grande tristesse que nous apprenons sa disparition brutale. »
Bordeaux Neurocampus adresse ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
Message des enseignants de neurologie
Chers Amis, chers collègues,
Il fut, à ce titre, Conseiller Spécial de l’OMS pour les Neurosciences de 1984 à 2004.
Last update 11/03/22