Daniela Cota, Pierre Cardinal et al. dans Endocrinology
Cannabinoid type 1 (CB1) receptors on Sim1-expressing neurons regulate energy expenditure in male mice. Cardinal P, Bellocchio L, Guzmán-Quevedo O, André C, Clark S, Elie M, Leste-Lasserre T, Gonzales D, Cannich A, Marsicano G, Cota D.
Endocrinology. 2014 Dec 2:en20141437
L’alimentation détermine les effets des récepteurs CB1 du noyau paraventriculaire hypothalamique sur la balance énergétique
Les endocannabinoïdes, en agissant sur le récepteur aux cannabinoïdes de type 1 (CB1), sont connus pour réguler l’essentiel de tous les aspects liés à l’approvisionnement, l’absorption, le métabolisme et le stockage des calories. En particulier, tandis que l’activation du récepteur CB1 augmente généralement le poids corporel, la délétion génétique complète ou le blocage pharmacologique du même récepteur inhibe la prise de poids et protège contre l’obésité. En conséquence, le récepteur CB1 est aujourd’hui considéré comme une cible pharmacothérapeutique potentielle de l’obésité, du diabète et des maladies métaboliques.
L’hypothalamus est une des structures cérébrales majeures régulant la balance énergétique. Toutefois, l’implication des noyaux hypothalamiques spécifiques ou des populations neuronales hypothalamiques dans les effets du récepteur CB1 sur le poids et la prise alimentaire reste mal connue. Parmi les autres noyaux hypothalamiques, le noyau paraventriculaire (PVN) joue un rôle important dans la régulation de la balance énergétique à travers le contrôle des réponses neuroendocriniennes et hormonales aussi bien que de la dépense énergétique et de la thermogenèse.
Dans cette étude, en supprimant le récepteur CB1 dans les neurones single-minded 1 (Sim1), qui constituent la majorité des neurones du PVN, nous démontrons que le récepteur CB1 dans les neurones du PVN conduit à l’obésité et la résistance à l’insuline en diminuant la dépense d’énergie et la thermogenèse, probablement à travers la modulation du système nerveux sympathique. Cet effet dépend toutefois du type de nourriture consommée, car tandis que les souris Sim1-CB1-KO nourries avec une alimentation riche en graisses gagnent moins de poids et ont une meilleure sensibilité à l’insuline que les souris témoins WT, aucune différence phénotypique n’est observée lorsque les Sim1-CB1-KO et leurs WT sont nourries avec une alimentation standard normocalorique.
Nous concluons que les récepteurs CB1 exprimés par les neurones Sim1 jouent un rôle essentiel en favorisant la prise de poids lors de la consommation d’une nourriture obésogène, riche en calories, en altérant l’activité du système nerveux sympathique et par conséquent la dépense énergétique.
Daniela Cota
Dernière mise à jour le 07.01.2015
1er auteur
Pierre Cardinal est actuellement post-doc dans le groupe de Denis Richard à l’ Université Laval ,Québec.
Daniela Cota, MD
Group Leader, Group « Energy Balance and Obesity »
Associate Director NeuroCentre Magendie
INSERM U862, Université Bordeaux 2
NeuroCentre Magendie
Mise à jour: 16/11/20