Arnaud Badets dans Neurosci Biobehav Rev.
What is an affordance? 40 years later. Osiurak F, Rossetti Y, Badets A.
Neurosci Biobehav Rev. 2017 Apr 19;77:403-417. doi: 10.1016/j.neubiorev.2017.04.014.
Arnaud Badets : Le terme ‘affordance’ a été proposé par James J. Gibson il y a déjà 40 ans. Ce terme décrit les possibilités d’action qui sont offertes à l’animal par la perception de l’environnement (i.e., les capacités d’action d’un animal). Cependant, depuis 40 ans, ce terme a généré beaucoup de débats en revêtant différentes significations dans la littérature scientifique.
Dans cet article, nous proposons une opérationnalisation concrète du terme, et nous étendons nos considérations dans le domaine de l’utilisation des outils. Cette opérationnalisation est organisée autour des niveaux de la physique (ce qui est objectivement observable), et de l’approche neurocognitive (ce qui subjectivement vécu).
Dans notre théorie, une affordance existe par le potentiel d’interaction physique entre un animal et son environnement, indépendamment des mécanismes de la perception. Mais la perception des affordances ne peut se comprendre que par une approche neurocognitive. Plus précisément, cette perception se ferait dans un système cortical dorso-dorsal pour un contrôle moteur optimal (i.e., lobe pariétal supérieur). Ce système est en charge du guidage visuel des comportements moteurs par la mise en place d’un traitement des informations du corps de l’animal dans le but d’interagir avec l’environnement.
Abstract
About 40 years ago, James J. Gibson coined the term « affordance » to describe the action possibilities offered to an animal by the environment with reference to the animal’s action capabilities. Since then, this notion has acquired a multitude of meanings, generating confusion in the literature. Here, we offer a clear operationalization of the concept of affordances and related concepts in the field of tool use. Our operationalization is organized around the distinction between the physical (what is objectively observable) and neurocognitive (what is subjectively experienced) levels. This leads us to propose that motor control (dorso-dorsal system), mechanical knowledge (ventro-dorsal system) and function knowledge (ventral system) could be neurocognitive systems respectively involved in the perception of affordances, the understanding of mechanical actions and the storage of contextual relationships (three action-system model; 3AS). We end by turning to two key issues that can be addressed within 3AS. These issues concern the link between affordances and tool incorporation, and the constraints posed by affordances for tool use.
Dernière mise à jour le 24.05.2017
Courte biographie
Arnaud Badets est chargé de recherche au CNRS depuis 2009. Son expertise en psychologie expérimentale se situe autour des domaines du contrôle/apprentissage moteur, de la cognition numérique, et de la cognition incarnée. Plus spécifiquement, les objectifs scientifiques qu’il poursuit englobent trois axes. Le premier axe est général dans la motricité, et porte sur les différents facteurs influençant l’apprentissage et le contrôle moteur, comme le feedback, les conditions de pratique, ou l’observation d’un sujet modèle. Le deuxième axe, plus spécifique, concerne le rôle des processus sensori-moteurs dans la représentation du futur. Enfin, le troisième axe vise à étudier les relations entre la motricité des doigts de la main et les représentations numériques. Lien INCIA Arnaud Badets: team leader Motor Control & Cognition
Mise à jour: 26/06/20