Trois questions à Christophe Mulle
Depuis le 1er janvier 2022, l’Ecole des Neurosciences de Bordeaux, ou Bordeaux School of Neuroscience (BSN), est une Unité de Service officielle de l’Université de Bordeaux : US-UBx0004. Entretien avec Christophe Mulle, son directeur.
Bordeaux Neurocampus : L’École des neurosciences de Bordeaux fonctionne depuis 2014, quel bilan pouvez-vous dresser de ces huit années ?
Christophe Mulle : L’École a été créée sur un concept original qui était de fournir à la communauté des neurosciences, locale mais également internationale, un laboratoire de recherche de haut niveau entièrement dédié à l’organisation de formations pratiques en neurosciences. Il s’agit d’un type de structure unique en Europe. L’université de Bordeaux et la communauté des neurosciences bordelaises ont alors pris des risques. La conception du projet était cependant pleinement intégrée dans le projet LabEx BRAIN, qui a fortement participé financièrement pour l’équipement complet du laboratoire. Très heureusement, l’université de Bordeaux a été convaincue de nous aider en donnant accès à un espace de laboratoire de 400 mètres carrés, d’abord dans le bâtiment IBIO et depuis 2017 au CGFB.
Un événement capital a été la création du programme international Cajal Advanced Neuroscience Training, une coentreprise de la FENS et de l’IBRO. L’école a postulé pour devenir un lieu d’organisation des cours Cajal, et a été sélectionnée avec l’organisation de quatre cours de trois semaines par an depuis 2016. Ce furent des moments difficiles car nous manquions d’exemples sur la façon de gérer un tel laboratoire de formation, mais la BSN a bénéficié de l’énergie et de l’enthousiasme de sa manager, Antonella Caminiti, et de Sandrine Sanchez en tant que responsable scientifique. La BSN a ensuite été rejoint par deux excellentes neuroscientifiques, très engagées dans le projet, Mariela Escande et Giuliana Pellegrino. Laurie Pougin, assistante administrative, complète l’équipe.
En 2017, les activités de l’école ont certainement été considérées comme un atout et ont sans doute permis le succès de la candidature de Bordeaux Neurocampus au programme “École Universitaire de Recherche ». Cet EUR, le Bordeaux Neurocampus graduate program, est depuis devenu un partenaire proche de l’École.
Globalement, en diversifiant les activités de formation, nous avons atteint une situation économique plutôt solide, qui permet d’embaucher 4 personnes à temps plein, dont deux en contrat à durée indéterminée.
La reconnaissance officielle en tant qu’Unité de Service de l’université de Bordeaux a-t-elle un impact sur l’école des neurosciences ?
La création de l’école en tant qu’Unité de Service est un événement important pour son développement et sa stabilité. C’est d’abord une reconnaissance officielle, et très attendue, de son rôle clé en matière de recherche et de formation au profit de l’université et de Bordeaux Neurocampus, ainsi que de sa solidité et de sa rigueur dans sa gestion et ses finances. En outre, il clarifie sa gouvernance, ses responsabilités et ses devoirs, par exemple pour les questions liées à l’éthique. Enfin, elle simplifie la mise en place et le fonctionnement des partenariats avec des entités locales, nationales et internationales telles que le programme Cajal ou les programmes européens de recherche et de formation.
Un nouveau cours Cajal débute le 28 février. L’année 2022 revient-elle à la normale ?
En effet, la situation pandémique a fortement impacté le programme Cajal et l’école des neurosciences. De nombreux cours Cajal ont été annulés ou reportés, même si nous avons réussi à en organiser 3 à l’automne 2021, dans des conditions plutôt bonnes malgré quelques problèmes sanitaires. La situation n’est cependant pas revenue à la normale. En 2022, 6 cours Cajal seront organisés pour faire face aux cours reportés, ce qui représente une charge de travail importante pour le personnel.
De plus, en juillet 2022, nous organisons avec l’EUR Bordeaux Neurocampus, sous l’égide des « Bordeaux Summer schools », l’atelier « Introduction aux neurosciences expérimentales », qui s’adresse aux étudiants de master et de doctorat qui ne sont pas dans une filière neurosciences (physique, chimie, psychologie…) mais intéressés par le sujet. La situation devrait bientôt revenir à la normale si tout va bien, et l’école a un agenda d’activités de formation assez chargé pour les années à venir. Le tout grâce à l’aide de nombreux scientifiques et étudiants de Bordeaux Neurocampus. De quoi bien occuper l’équipe !
Site web
www.bordeaux-school-of-neuroscience.eu
Mise à jour: 02/03/22