Neurasmus : renouvellement du financement par la Commission européenne
Il vient d’être annoncé que la Commission européenne a accepté la nouvelle demande de financement de Neurasmus pour 5 années supplémentaires. Nous avons rencontré Agnès Nadjar, la coordinatrice du programme Neurasmus.
Bordeaux Neurocampus : Pouvez-vous nous rappeler ce qu’est Neurasmus ?
Agnès Nadjar : Neurasmus est un programme européen de Master en Neurosciences, qui a été conçu en 2010 par six universités de pointe dans le domaine de la recherche sur le cerveau : U Göttingen, VU Amsterdam, U Laval, U Coimbra, Charité-Berlin et U Bordeaux, avec le soutien d’un réseau d’associés. À ce jour, il reste le seul programme de master commun en neurosciences au monde, combinant l’expertise de plusieurs universités et impliquant un programme structuré de mobilité des étudiants.
Cela concerne combien d’étudiants ?
Entre 2011 et 2019, Neurasmus a accueilli 143 étudiants de 50 pays et de tous les continents. Chaque année, nous recevons plus de 250 candidatures parmi lesquelles nous sélectionnons les meilleurs 15-20 étudiants (60% de femmes, 40% d’hommes). Cette année, 9 nouveaux candidats rejoindront le programme.
Quels ont été les résultats obtenus lors des deux précédents cycles de financement ?
Neurasmus a été initialement conçu pour offrir une formation strictement académique, attirer les meilleurs étudiants du monde entier et les préparer à la recherche doctorale (2010-2015). En dix ans d’existence, nous avons atteint ces objectifs, c’est donc un vrai succès. Nos statistiques sur le recrutement et la rétention des étudiants au niveau mondial le confirment : 100 % de nos diplômés ont obtenu un poste, dont 75 % poursuivent un doctorat dans l’Union Européenne. Marqueur important de la productivité scientifique, les étudiants et les anciens de Neurasmus ont publié plus de 200 articles (y compris dans des revues prestigieuses comme Science).
Dans notre deuxième phase de développement (2016-2020), nous avons élaboré de nouvelles stratégies pour améliorer les perspectives de carrière de nos jeunes scientifiques dans trois secteurs clés : l’enseignement, l’industrie et l’entrepreneuriat, en nous appuyant sur de nouveaux cours, un vaste réseau du secteur privé, un nouveau conseil consultatif pour l’élaboration des programmes d’études (ABCD) composé d’acteurs de tous les secteurs professionnels concernés, et un réseau d’anciens étudiants qui soutiennent la carrière des diplômés.
Et maintenant ?
Notre prochaine ambition est de répondre aux nouveaux développements dans notre domaine :
– Nous devons adapter notre programme d’études pour former correctement les étudiants à un nouveau domaine émergent de la recherche en neurosciences : la neuroinformatique et la gestion des données, une porte ouverte à la modélisation du cerveau, l’intelligence artificielle (IA) et les interfaces cerveau-machine.
– Nous souhaitons développer davantage les compétences des étudiants en matière d’entrepreneuriat, car cette action est tout à fait nouvelle à l’échelle internationale et la garantie de pratiques durables dans les programmes conjoints et locaux nécessite un cycle de développement plus long.
– Nous souhaitons mettre en place des ateliers conjoints inédits sur la qualité de la recherche afin de prendre nos responsabilités en réponse à la crise mondiale de la reproductibilité des données et de la fraude dans la recherche. Notre stratégie consiste à former les scientifiques à un stade précoce et à promouvoir la diffusion ascendante des bonnes pratiques.
Il y a également un nouveau visage dans l’équipe de coordination ?
En effet, nous avons une nouvelle recrue dans l’équipe de Bordeaux, puisque Morgane Jego co-dirigera le programme avec moi. Vu l’ambition de notre nouveau programme, c’est une nouvelle fantastique qu’elle ait accepté de nous rejoindre. Ce programme est avant tout une merveilleuse expérience humaine et je suis heureux de la partager avec elle. Merci à Daniel Voisin d’avoir mis en place ce programme dès 2010 !
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Mise à jour: 30/07/20