Entretien : Sylvie San Segundo
Les personnels administratifs et de soutien à la recherche sont nombreux : une cinquantaine au sein des unités de recherche de Bordeaux Neurocampus. Leurs missions ? Gestion financière, informatique, événementiel, secrétariat… autant de métiers indispensables mais dont on parle peu. Nous donnons la parole à l’une d’entre eux, Sylvie San Segundo, qui travaille au Neurocentre Magendie.
Quelles sont vos missions au Neurocentre Magendie ?
Dans cette unité de recherche, les missions du soutien à la recherche sont dissociées par pôles : il y a un pôle logistique, un pôle budget, un pôle missions, un pôle ressources humaines, et un pôle support informatique. Le pôle logistique où je travaille réalise toutes les actions d’achat au sein du Neurocentre. Mes missions sont donc très variées, et comprennent notamment les dépenses qui peuvent être adossées à des publications scientifiques. Il y en a plus qu’habituellement parce que les chercheurs ont pu y consacrer du temps, avec le confinement.
Au début, le milieu de la recherche ne m’était pas familier : j’ai obtenu un baccalauréat littéraire, et pendant 20 ans j’ai travaillé dans une agence de voyage. Après une reconversion professionnelle dans l’assistanat aux PME, j’ai secondé mon mari dans son entreprise, puis plus tard j’ai postulé au Neurocentre Magendie. J’avais déjà entendu parler de l’INSERM, qui est la tutelle de notre unité et dont la délégation régionale partage le même bâtiment.
Au fil des années, j’ai pris des responsabilités. Au début nous étions deux, et aujourd’hui nous sommes presque trois ; j’ai pris en main le pôle logistique, en faisant une répartition des tâches, étant pour ma part en charge des marchés publics ainsi que l’animation, et de la communication pour les achats. Notre rôle de soutien à la recherche est d’aider les scientifique sur l’aspect administratif pour qu’ils puissent se consacrer à la recherche fondamentale plus sereinement. J’ai également une mission d’assistante de prévention : on associe souvent les risques aux laboratoires, alors qu’il existe aussi des risques psychosociaux et des troubles musculo-squelettiques qui touchent également le personnel administratif, et pour lesquels il y a des missions de prévention.
Enfin, j’ai aussi un rôle dans le réseau d’assistants de prévention du Neurocentre pour coordonner toutes les actions de maintenance curative et préventive qui sont liées aux équipements dans les laboratoires. Cela constitue un éventail important. J’élabore les contrats et les négocie dans le cadre de mise en concurrences afin de trouver les meilleurs fournisseurs. J’ai donc un regard sensibilisé à l’aspect purement scientifique et aux besoins des plateformes et des équipes de recherche.
Votre quotidien est donc varié !
En effet. Mais il y a aussi beaucoup de tâches récurrentes : tous les matins je regarde mes mails, les commandes qui arrivent, car nous avons onze équipes de recherche, cinq plateformes techniques, donc beaucoup de besoins, mais chaque jour est différent. Quand nous ne sommes pas en télétravail, les portes de notre bureau sont toujours ouvertes, on échange avec les chercheurs, les techniciens, les agents en direct.
Outre la diversité, qu’est-ce qui vous plaît particulièrement dans votre travail ?
Ce qui me plaît le plus, c’est le travail en équipe avec mes collègues, et les interactions avec les autres pôles. C’est fondamental pour moi. Avec mon expérience de vingt ans en agence de voyage, j’étais particulièrement intéressée par la relation avec le public, pouvoir interagir, apporter un service, et je l’ai retrouvé ici. J’ai le même rapport avec les agents qu’avec mes clients d’autrefois. Je dois pouvoir être à leur écoute, les soulager de toutes les contraintes administratives, les accompagner.
J’aime également coordonner ou participer à des actions en groupe. Le réseau des assistantes de prévention en est le terrain idéal. Avec la première phase de déconfinement que nous avons vécue, le réseau a été très efficace ; nous avons constitué des groupes de travail pour se répartir les tâches, à l’échelle du site. Le réseau a trouvé tout son sens dans ce cadre-là. C’est aussi ce qui me plaît dans mon travail : pouvoir travailler avec d’autres personnes, en bonne intelligence, et donc en l’occurrence participer à l’avancement de la recherche. Au début du déconfinement, quand j’allais au bureau, une fois par semaine, le site était vide donc j’étais triste (rires). Depuis que nous avons repris le travail en présentiel, même partiellement et en veillant au respect des gestes barrière, c’est agréable de pouvoir parler à mes collègues, prendre un petit café de temps en temps : cela me manquait.
Propos recueillis par Nathan Florent
Mise à jour: 15/07/20